Débats participatifs Yvelines

Publié le par Martine

Viroflay : éducation et premier emploi

MATERNELLE ET PRIMAIRE

Rendre l’école obligatoire dès 3 ans comme indiqué dans le programme ne nous a pas semblé une bonne mesure dans les conditions actuelles d’accueil en maternelle (jusqu’à parfois 33 par classe). De plus, la plupart des communes le proposent, que ce soit un droit  mais pas une obligation. (Cette mesure est-elle inscrite parce que des enfants défavorisés de cet âge ne sont pas envoyés à l’école ?)

Un pédopsychiatre nous a fait part de son inquiétude depuis la décentralisation vers les collectivités locales de la protection de l’enfance, de moins de rigueur. L’enfant pour s’épanouir a besoin de sécurité et l’école évalue. Dès la petite enfance, il faut déceler le désintérêt, l’inattention en essayant de trouver les causes,  parfois motiver l’élève par une écoute extérieure. Une femme raconte une  expérience vécue il y a quelques années dans notre ville pour aider des enfants en difficulté.

Des parents bénévoles avec une formation donnée par les bibliothèquaires de Clamart proposaient un soutien dans les écoles primaires pour l’apprentissage de la lecture et l’aide aux devoirs. Cette initiative a permis d’aider quelques élèves avec un suivi avec leurs enseignants.

Il faut donner le goût de l’intérêt à l’enfant par une pédagogie différenciée. La découpe par cycles à l’école primaire permet plus de flexibilité dans l’acquisition des connaissances mais attention au manque de rigueur et au décrochage des enfants.

COLLEGE

Le collège semble encore le maillon pauvre, délaissé. Il est ouvert à tous et même à Viroflay il fait peur à certains qui préfèrent envoyer leurs enfants dans le privé. L’école privée rassure car les élèves sont pris en charge plus d’heures dans la semaine, les enseignants absents sont remplacés plus facilement… L’idée au collège d’avoir un temps fixe avec plus d’heures qui inclurait un espace vie de classe, des activités moins « scolaires » qui permettraient au collégien de s’approprier son collège, d’y être épanoui.

La population accueillie est adolescente, c’est le lieu de socialisation, avec une dimension éducative et aussi instructive. Il faut l’ouvrir sur la cité, sur le monde.

Des visites au CIO devraient être obligatoires dès la 4ième pour remotiver des élèves et les aider dans un projet d’orientation, leur faire prendre conscience que l’instruction qu’on leur propose est un moyen avec un but,  un travail plus tard.

Dans les ZEP où beaucoup d’enfants sont bilingues il  faudrait valoriser la langue d’origine.

Il est évident qu’il faut miser sur les équipes éducatives, qu’elles aient du temps pour réaliser des projets pédagogiques. Les itinéraires de découvertes permettaient l’association de plusieurs disciplines sur un sujet commun.

Pourquoi un professeur agrégé ou avec un Capes ferait-il moins d’heures qu’un autre professeur ? Leur traitement est différent selon leur diplôme, mais le nombre d’heures de présence au collège, au lycée, pourrait être augmenté. 

IUT UNIVERSITE FORMATION CONTINUE

Un enseignant en IUT nous parle de son travail.et du succès de placement d’élèves dans l’industrie. L’enseignement est ponctué de stages qui permettent à l’étudiant de connaître le monde du travail et à l’entreprise de prendre plus facilement un jeune sortant des formations techniques.

Les jeunes veulent atteindre aujourd’hui le niveau d’étude le plus élevé. Un peu par peur du chômage mais surtout car les perspectives d’évolution sont faibles une fois dans l’entreprise. Il y a des emplois bac+2/bac +3. On devrait ouvrir la possibilité de reprises d’études après quelques années dans l'entreprise de manière bien plus généralisée qu'aujourd'hui. Ces formations existent au niveau ingénieur mais sont très peu nombreuses (Formation Ingénieur en Partenariat : 600 H de cours/an le vendredi et samedi pendant 2 ans, le tout financé par l'entreprise ou plus rarement par les FONGECIF). La formation continue existe aussi au niveau DUT/BTS/licence mais est à la fois  très peu connue, et dissuasive pour le salarié (car il y à très peu de financement). Il ajoute que pour les établissements c'est également dissuasif car c'est lourd a gérer et ce n'est pas financé par l'Etat. En renforçant cette possibilité pour les jeunes salariés, on leur permet d'aller travailler "pour voir" et de revenir (motivés !!) en formation après 3 ou 4 ans de démarrage dans la vie active, on ouvre une perspective et on rend plus attractive ces formations pour les lycéens. Cela devrait  s'accompagner d'un financement Etat/région/entreprise  avec l'objectif de maintenir 80% du salaire net lors de la formation. Dans les autres mesures : les moyens, en baisse catastrophiques ces dernières années. Manque de personnel administratif et technique, beaucoup de taches administratives sont assurées (bénévolement) par les enseignants. C'est du gâchis, dans les autres pays développés, il y 2 fois plus de personnels non enseignants. Il faudrait  augmenter les qualifications également et revaloriser les salaires (ou des primes de logement, en particulier en région parisienne). Arrêter la sous- traitance (informatique, ménage etc…) très coûteux pour les établissements.

Concernant les enseignants : enseignants -chercheurs de l'université il lui semble que l’on n’échappera pas à une réforme des statuts vers plus de souplesse et des périodes d'aller/retour "recherche à temps plein"/"enseignement à temps plein" qui ne pénalisent pas systématiquement ceux qui se consacrent aux activités administratives et pédagogiques.

Une manière d'augmenter la dotation des établissements serait aussi en lien avec le pacte écologique. Que l'état s'engage dans le financement des économies d'énergies/travaux d'isolation dans les établissement cela allégera d'autant les charges de ceux ci, qui retrouveront des marges de manoeuvre.

L’université est trop loin du monde du travail de l’entreprise. Il lui faudrait plus de moyens, d’autonomie et d’indépendance.

IUFM FORMATION DES PROFESSEURS

Inquiétudes quant à la formation des professeurs avec la disparition des IUFM. Voir les réflexions à ce sujet dans le document ci-joint.

Demander aux nouveaux enseignants en formation de proposer 2 disciplines, au niveau du collège, pourquoi pas ?

CARTE SCOLAIRE

La carte scolaire ne peut être un exemple de mixité sociale étant donné qu’en amont elle est presque inexistante dans les quartiers, sa fonction est remise compte. Le problème est au niveau de l’urbanisme. Laisser le choix de 2 ou 3 écoles permettrait une émulation entre elles.

En conclusion, on demande aux jeunes d’avoir une tête bien faite, avec des capacités d’adaptation, un bagage minimum pour se reconvertir ensuite si besoin. On souhaite une école citoyenne et une école ouverte sur le monde. 

 


Chambourcy : Violences et insécurités

Ce débat était organisé par la section de Chambourcy et le comité local Désirs d'avenir, sur le thème:

 

Il a été animé par Sylvie Durand-Savina, secrétaire fédérale, en présence de Patrick Malivet, premier fédéral, Didier Lebailly, secrétaire de section, Claude Van de Velde, comité DA.

 

 

 

1/ Constats

 

les grandes tendances

 

# la violence déborde et explose partout

 

# il y a urgence absolue dans les banlieux

 

# la violence est présente en permanence dans notre société (y compris à la télé, dans les média, dans les films..)

 

# la violence est présente à l'école et les adultes présents sont impuissants (trop peu nombreux, manque de moyens d'actions...)

 

# même quand des lois existent, elles sont soit non applicables (faute de décrets) soit non appliquées (faute de moyens)

 

# les violences institutionnelles : dans l'école,  qui reçoit désormais tous les élèves mais qui ne sait pas les accueillir, qui n'est plus un

 

"ascenseur social", dans laquelle élèves et prof souffrent, et qui laisse sortir 200 000 jeunes par an sans aucune formation ; dans l'entreprise, avec la difficulté d'accession au premier emploi, l'intérim, la précarité, les licenciements, la déshumanisation, la rentabilité financière....

 

les témoignages

 

# la sécurité doit aussi intéresser la Gauche; n'oublions pas que nous avons perdu les élections aussi sur ce thème

 

# comment un enseignant gère des élèves violents en 6° dans un collège de 500 élèves, avec une CPE, un médecin scolaire 2 fois par semaine, pas d’accompagnement individualisé prévu....? quels sont ses moyens d'action?

 

# la difficulté de ces classes vient de l'extrême hétérogénéité (origine, culture, niveau, âge...)

 

# quand un étranger  se rend en Préfecture, l'accueil est souvent négatif (pas de place pour s'asseoir, attente pendant des heures...)

 

 

 

2/ Causes  

 

# les jeunes se sentent rejetés par le modèle proposé; ils ressentent de la frustration, de l'injustice et se révoltent par des incivilités et des violences- ils manquent de repères, cette violence serait donc en fait une révolte ? une prise de parole? un moyen d'expression?

 

# importance du vécu dès le plus jeune âge : problèmes socio-économiques, culturels, de logement,  les discriminations ethniques, culturelles le communautarisme; les ghettos résidentiels, des territoires en dehors" de la norme" se créent, l'emploi ou plutôt le non emploi, la précarité

 

# l'école n'apporte de réponses qu'aux bons élèves et est en panne face aux questions posées par ceux qui refusent le système

 

 

 

3/ Propositions

 

# prévention et politique de la ville :  avoir des lieux d'écoute, savoir à qui s'adresser quand on se sent en danger ou que l'on connaît quelqu'un en danger ; coordonner tous les moyens existants (humains, financiers, structurels); l'Etat investit beaucoup mais il n'y a pas de coordination ni d'évaluation des politiques et des moyens ; est il normal, dans la situation actuelle, qu'un policier ne collabore pas avec un éducateur, qu'un enseignant ne rencontre pas l'assistante sociale de quartier quand un jeune est en danger?

 

# plus d'adultes et de "référents" dans les établissements scolaires (CPE, infirmières, médecins, assistantes sociales, soutien scolaire, psychologues...)

 

# les écoles de la seconde chance qui sont beaucoup trop rares et qui permettent de structurer le jeune, de lui apprendre les codes communs à la vie en société

 

mais il faut intervenir tôt ,il faut aussi associer et soutenir les parents

 

# adapter le système scolaire pour que tous les élèves aient une formation qualifiante (et de qualité) en le quittant

 

#dans le domaine économique : interdiction de la super flexibilité (comme par exemple les caissières qui font 3 heures le matin, puis 4 le soir mais qui habitent trop loin pour rentrer chez elles entre temps) et de tout ce qui crée l'apparition des "travailleurs pauvres", généralisation des CDI. ; mettre en place des structures efficaces pour gérer les crises (chômage, licenciements..) et offrir un parcours sécurisé aux travailleurs (formation permanente, requalification)

 

 

 

il n'y a pas de solution miracle, il y a des solutions à apporter à chaque cas, mais il faut offrir un espoir à chacun (formation, emploi...), il faut que toutes les institutions travaillent ensemble, il faut établir la confiance entre tous les acteurs, il faut une culture de résultats dans les institutions de l'Etat ainsi qu' une évaluation des politiques suivies.

 

 

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