Réunion DDA 78 avec Jean-Pierre Mignard

Publié le par Martine

Compte rendu de la réunion du mercredi 14 mai (Compte-rendu réalisé par Sylvette et Françoise)

Réunion organisée par « Ségolène 78 »

Invité : Jean Pierre Mignard, membre du PS, avocat, proche collaborateur de Ségolène Royal, Président de Désirs d’Avenir

 

Martine Gavelle (coordination DA 78) présente les excuses de Patrick Malivet 1er Secrétaire Fédéral (qui est arrivé en fin de soirée), Eddie Aït maire PRG de Carrières sous Poissy, représenté par son adjointe Mireille Bourbon-Perez, et salue les élus présents dont les trois plus jeunes Lise et Samia conseillères municipales aux Mureaux et Florian Bohême conseiller municipal d’opposition à Houilles

La soirée est prévue en deux parties : exposé de Jean Pierre Mignard puis questions-réponses, le tout suivi d’un pot offert par les animateurs DA.

 

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Exposé de Jean Pierre Mignard

 

Positionnement DA et « Pour un congres utile et serein » par rapport au PS

 

JPM explique que nous entrons dans la période de Congrès qu’il qualifie de « procédure spécifique au PS » « lourde, peu compréhensible pour les Français » et que les amis de S.Royal auront « tout tenté pour percer cette opacité » ne serait-ce que par « la démocratie participative ».

L’objectif de DA et de « Pour un Congrès utile et Serein » c’est que «  le PS devienne le grand parti populaire de transformation sociale dont le pays a besoin ».

 

DA qui est légalement un parti politique «n’a pas d’autre avenir que celui du PS ».

« Il convient d’intéresser au Congrès du PS les amis pas au PS, les responsables sociaux, les citoyens en général ».

« Innover en cours de campagne comme pendant les présidentielles a produit des télescopages, nous n’avons pas été à la hauteur de la qualité du travail participatif.

Le rythme de la campagne- rapide - n’est pas compatible avec celui de la démocratie participative – plus lent. »

C’est pourquoi cette fois-ci « nous avons voulu prendre le temps en lançant « Pouruncongrèsutileetserein ».

Nous avons déjà reçu plus de 1 500 contributions.

 «Le cadre du travail est précisé : nos valeurs plus des questions (…) La Démocratie est menacée si la démocratie représentative n’est pas appuyée par la démocratie sociale (participative) qui en fait renforce les pouvoirs de la première. »

Si les deux n’existent pas cela conduit au Berlusconisme ou au populisme où « tous sont contre tous ».

 

Un parti exemplaire avec une base élargie

 

Ce que nous voulons c’est que la personne ait la maîtrise de son destin. Il nous faut éviter que le venin de la haine de l’autre détruise le meilleur de nous-mêmes.

Le Congrès doit être exemplaire.

« Nous avons un socle de valeurs communes : nous sommes tous au PS et les autres chefs de courant sont estimables et ont le droit de ne pas penser comme nous ».

Il faut un débat pédagogique pour que d’autres nous rejoignent.

 

« Autrefois les militants politiques étaient une élite intellectuelle. Aujourd’hui le savoir, le niveau documentaire est partagé. Nous ne sommes pas les détenteurs d’un savoir particulier. Beaucoup de nos concitoyens en savent autant que nous donc la rencontre de beaucoup permettra de trouver des solutions (…)  Le PS doit être le lieu ou s’échangent toutes les expériences pour se jauger et s’améliorer. Tous les spécialistes, toutes les sensibilités doivent se retrouver et converger.Le PS doit associer nos concitoyens au choix d’un candidat » (aux présidentielles

« Dans un parti politique on va plus loin dans la convergence. Cela doit-il nous donner un monopole sur le choix du candidat. En Italie le choix fait d’élargir  aux sympathisants, a permis la construction du parti démocratique de Veltroni, env. 2,5 millions d’Italiens. Le PS n’a que 160 000 adhérents dans un pays de 60 millions de personnes »

Faut-il envisager que des personnes morales puissent adhérer ? (clubs, associations, centres de recherches….) et puissent à tout le moins interpeller le Parti ?

L’homogénéité d’un parti ce n’est pas son rituel mais sa capacité à répondre aux gens.

 

Deux choix de société

 

« La situation s’est dégradée depuis l’élection présidentielle. Ségolène avait été une Cassandre en ouvrant le discours de Villepinte sur la dette publique.La politique libérale actuelle est-elle compétitive sur le plan économique ? NON .Conduit-elle à la justice sociale ? NON. Dans 4 ans le pays sera inquiet, en perte de repères, divisé. Nous devons apporter la justice, l’équité, la richesse durable, offrir du travail »


Le travail

 

« Notre Premier Secrétaire dit que le PS est le parti des salariés ; c’est une sociale démocratie réductrice. »

Comment modifier la relation au travail dans le contexte actuel ? il y a réduction des crédits,

« Les entreprises sont inquiètes, un patron inquiet devient un patron méchant et le salarié en est la victime. Donc pour aider les salariés il faut guérir le bourreau. »

Les PME sont un tissu capital de l’économie française trop longtemps oublié. Les Inspecteurs des Finances qui les dirigent se répartissent entre la droite et la gauche et ne s’intéressent qu’à env. 190 groupes et méprisent les PME. Grosse erreur que l’Allemagne n’a pas faite.

Il faudrait réfléchir à un nouveau contrat de travail. « Le contrat actuel implique un rapport dominant/dominé. Il faut réfléchir à cette relation de dépendance. Souvenons nous que le salariat fut considéré autrefois comme une forme moderne de servage ».

 

L’environnement

 

Il y a ce que font nos camarades du Pôle Ecologique mais il faut aller encore au-delà.

« Il y a cinq ans nous avons vécu une catastrophe sanitaire qui a fait 15 000 victimes (la canicule de 2003). Plus tard les historiens en parleront comme du premier événement majeur en France due au réchauffement climatique (…) Cela nécessite un nouveau grand compromis mondial argent privé/argent public pour partager tous les moyens de lutte contre les typhons, famines, migrations, … »

 

 

Echanges entre la salle et Jean-Pierre Mignard

 

Édouard (Beynes) :

Pourquoi ne pas formuler les questions plus simplement ? par exemple la question 10 : que signifie "à la marge" ?

 

Jean-Pierre Mignard :

Tu as le droit de critiquer la formulation de la question...Il s'agit de l'argent, de ce qu'on en fait ; c'est en rapport avec un débat sur le protectionnisme. Peut-on maîtriser le capitalisme ? par la technologie, ce n'est plus vrai, par l'abondance des richesses non plus, et de moins en moins par la qualification des Européens.C'est la question écologique qui est devenue fondamentale.

 

Lise (Les Mureaux)

Comment réussir sans discipline collective ? Lorsqu'on n'y arrive pas à 160 000, comment fera-t-on à 60 millions ? Il faut changer le fonctionnement du parti.

 

J-P.M :

On ne remet pas en question l'autorité des élus. Comment installer les valeurs républicaines dans le parti, malgré ceux qui donnent un exemple inverse ? Une bonne règle ne peut venir que de l'adhésion à une culture politique. Cela est moins difficile pour des grands nombres que dans des groupuscules, qui s'échinent à se détruire.C'est un problème de volonté, de tempérament, de caractère. Il faut faire respecter la règle générale ; sinon amertume, rejet de l'extérieur.

 

Samuel (Élancourt) :

Question dans le cadre de l'environnement : on présente généralement le non-renouvellement des générations en Europe comme un problème. Mais si c'était plutôt une solution pour le reste de la planète ? un modèle ?

 

J-P.M  :

C'est tout de même un problème : déjà notre démographie ne permet plus d'assumer les retraites.

Mais ce n'est pas faux : on se réjouit  que els Chinois fassent moins d'enfants.Il y a toujours eu des flux migratoires. On doit accepter l'immigration – à condition de pouvoir accueillir dignement les gens. L'organisation civilisée du monde ne peut se faire sous la contrainte ; la mobilité des populations jeunes fait partie du projet d'une vie, qu'on revient finir chez soi. Notre politique familiale et sociale a permis aux gens de vivre bien. Acceptons l'idée que nos pays trouveront des forces vives.

 

Frédérique (Voisins) :

À propos du mode de désignation du candidat, associant des individus et des institutionnels (voire individus dans des syndicats), ne risquent-ils pas de devenir des instruments ?

 

J-P.M :

On ne peut se passer de leur expérience : ils peuvent apporter des textes, interpeller. Mais ils ne participeront pas à la désignation du candidat. Dans le parti : une personne, une voix.

 

Charles (Noisy)

1. évolution : sommes-nous prêts à changer ?

2. désignation du Premier secrétaire : et si l'on faisait un "conclave" de personnalités ? on enfermerait 20 à 30 responsables du parti, jusqu'à ce qu'ils-elles parviennent à désigner deux finalistes,qui seraient alors présentés au vote de l'ensemble des militants.

 

Michel (Élancourt)

Il y a un imaginaire collectif. Le PS parle comme un parti élitiste, ne fédère pas toutes les strates ; alors que Nicolas Sarkozy a réussi l'amalgame. Quel avenir pour le PS, si les éléphants se déchirent ?  Quelle stratégie pour que SR ne sorte pas détruite ?

 

Yvan (Voisins)

Je suis surpris que tu dises : DA est un parti. Il faudrait élargir l'assiette des futurs militants qui vont désigner le candidat. Tu donnes l'exemple de l'Italie, mais Berlusconi est revenu…

Quelle est la stratégie de DA ? Ton discours sur les entreprises (PME)  pourrait être celui du MEDEF…

 

Jacqueline (Sartrouville) :

Les 7 valeurs "objectives" pourraient être celles de tous les socialistes ; pourquoi ce débat n'est-il pas ouvert à tout le PS ? Delanoe n'est sûrement pas contre.

Faut-il en rester à un débat participatif ? il faut des réponses.

 

J-P.M :

A Charles : un conclave ? je ne crois pas vraiment que les problèmes soient apaisés avec une réunion de 30 personnes ; c'est même tout le contraire….

Quand un parti massif est en ordre, il obtient l'aval devant l'ensemble des citoyens. La crise vient de notre faiblesse numérique : nous ne sommes qu'un gros groupuscule !

On ne refera pas ce soir la nature humaine : il faut vivre avec les humains tels qu'ils sont. Donc faire des règles à la fois pour boîter le moins possible, et nous supporter les uns les autres…

Les rêves d'un monde de sainteté, irénique, n'ont jamais mené qu'au goulag.

Toute l'Histoire sociale est faite de conflits, et avec de forts enjeux : Jaurès/Guesde, Blum/Paul Faure, etc

Un dirigeant unique dans sa quintessence, c'est Kim Il Sung…

Rappelons la campagne présidentielle : tout le monde n'était pas d'accord. Et nos conceptions ne sont pas forcément les valeurs de tous.

Comment faire un débat riche ? comment nous entendre ? comment respecter la décision prise ?

Plus il y aura de témoins, et plus il sera difficile de s'affranchir de la règle (et encore…)

Plutôt poser un diagnostic, puis des valeurs – en espérant qu'il y ait partage là-dessus.

Le processus de travail : quelles questions ? quelles réponses ?

La contribution n'est pas seulement une question ; elle sera sans doute suivie d'une motion, soumise au Congrès : on choisira, même si c'est forcément se limiter (Gide : renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste  ) On essaie de se mettre d'accord d'abord.

 

Yvan:

Pourquoi lancer le débat dans le public ?

 

J-P.M :

De toutes façons, SR est déjà contestée dans le parti.

 

Fabien-Pierre(DA) :

(à Jacqueline) : partage de nos valeurs ? par exemple sur la valeur 6, Delanoe dit que c'est de la foutaise. Il y a des clivages, inutile de les nier.

 

Gérard (Sartrouville)

se présente : adhésion PS à 20 € d'abord, puis DA seulement après la présidentielle.

Critiques de sa femme qui milite dans le milieu de la très grande pauvreté. Mais elle a apprécié la question "qu'est-ce que le Congrès peut apporter aux Français ?" et à commencé de s'intéresser. On voit toujours les mêmes.

 

Michel :

C'est ma première réunion politique ; j'en profite !

Je partage les valeurs socialistes, je sus ségoléniste. SR a tout à fait raison de poser des objectifs, des valeurs.

Beaucoup hésitent à entrer au PS, à cause de ceux qui attaquent SR. Comment les contrer ? que peut-on faire ? comment riposter ? 

 

Frédérique :

apprécie cette réunion, les analyses. Mais demande l'envoi de notes explicatives.

Voudrait voir plus de femmes.

 

Benoît (trésorier fédéral)

SR ne va pas contre la démarche du PS et du Congrès. Elle n'est pas à l'extérieur du parti : tout le monde va le faire (cf. Delanoe, Melenchon)

C'est dans l'histoire de notre formation politique : le débat commence dans l’ Hebdo ; puis réunions par sensibilités, contributions, puis débats pour tout le monde.

 

Françoise (Maurepas) :

présente son parcours, d'associations de femmes, en particulier pour la parité, puis au PS en espérant plus d'efficacité par la politique.

Sceptique sur les experts qui échouent, les préconisations économiques auxquelles on renonce en étant au pouvoir.

Trouve plus important aujourd'hui le cadre institutionnel. Trois thèmes forts sont constamment rappelés et applaudis dans les rassemblements militants socialistes (sauf CN) : le respect de la règle adoptée majoritairement, la parité, et l'interdiction totale du cumul des mandats – jugé par tous les politologues (débats, radios, TV) comme un "scandale" qui pervertit notre système démocratique et empêche la représentation.

Pourquoi ne pas profiter des textes à voter : statuts et Déclaration de principes ?

 

J-P.M  :

Essayons de trouver des valeurs communes. Tenir à la démocratie jusqu'au bout : pour Jaurès on y arrive jamais ; c'est un mouvement perpétuel.

Cumul des mandats : en hausse avec les dernières élections. Il y a recul évident.

Mais on n'est pas plus mauvais qu'avant : quand on est au pouvoir, on veut le garder.. Il faut sans arrêt retrouver des formules pour revenir à la démocratie

 

Il évoque son expérience politique (près de 28 ans, y compris au PSU) : il y a une" élite à cheval" qui rédige des textes, et "la chair à canon" à Congrès…

Notre choix différent : donner d'abord la parole aux adhérents. Nous dire ce qui est le plus important.

Aucun dirigeant ne devrait avoir l'indécence de s'exprimer avant l'expression de chacun, puis collective, puis en débats avant la décision.

Sur les attaques contre SR : ne pas répondre sur ce terrain, surtout quand il s'agit de camarades estimables (cf. Rocard).

Le meilleur moyen de la défendre : changer notre vie à l'intérieur du PS, pour nous rendre non pas parfaits, mais meilleurs.

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