1- Monique Saliou, Vice-Présidente de DA, candidate en 4ème position sur la liste PS d'Ile-de-France

 « L'Europe, enjeu politique fort, incarne un désir d'avenir »

Candidate en 4ème position sur la liste PS d'Ile-de-France en vue des élections européennes, pouvez-vous nous dire quelques mots de votre parcours politique ?

 

Militante de longue date, j'ai baigné depuis mon enfance dans une atmosphère de « gauche combattante ». Mon grand-père militait à la CGT et à la SFIO dès avant 1914 et mes parents, proches du PC, m'ont appris à me sentir concernée par «  la chose publique ».

 

J'ai moi-même commencé à militer à l'âge de 17-18 ans, dans les années 1970, c'était à l'extrême- gauche. Puis j'ai rejoint le PS pour « passer de l'incantation à l'action qui change la vie réelle ».

 

Je fais partie du secrétariat international du PS, où j'ai été chargée des relations avec le Labour Party, puis avec les partis socialistes européens. Je suis aussi la secrétaire fédérale Europe de la Fédération de Paris, depuis le congrès de Reims.

 

Et votre engagement auprès de Ségolène Royal ?

 

En 2006, je suis entrée dans l'équipe de Ségolène Royal, me suis investie à Désirs d'avenir dès sa création et ai participé, comme membre du cabinet de la candidate, à la campagne présidentielle en 2006/2007. Ce fut un moment extrêmement dense et riche dans mon parcours militant car j'y ai été amenée à travailler auprès d'elle sur les multiples sujets que doit traiter une candidate à cette fonction suprême.

 

Quel est votre itinéraire professionnel ?

 

Sur le plan professionnel, après des études d'histoire et de lettres classiques à Normale Sup, j'ai débuté comme professeure d'histoire-géographie, dans les Yvelines, à Houdan, puis à Dreux. Ayant réussi le concours interne de l'ENA, je suis ensuite entrée à la Cour des Comptes où je suis magistrate. Pendant les périodes passées en dehors de la Cour des Comptes, j'ai travaillé au ministère des affaires étrangères et, sous le gouvernement Jospin, ai occupé les fonctions de directrice adjointe puis directrice de cabinet de deux ministres de l'agriculture.

 

Députée européenne, c'est le 1er mandat électif auquel vous êtes candidate ?

 

Non, en mars 2008, j'ai été élue conseillère du 3ème arrondissement de Paris. Je suis chargée depuis de la circulation, du stationnement, de la propreté et des espaces verts. Ce sont des sujets très concrets qui permettent d'agir directement sur le quotidien et le cadre de vie des habitants d'un territoire et d'avoir de nombreux contacts avec eux. J'apprécie beaucoup cet aspect du mandat d'élu (« changer la vie réelle »), à fort ancrage local. C'est très complémentaire des autres responsabilités politiques que j'exerce, ai exercées ou espère exercer avec cette candidature aux élections européennes.

 

Précisément, pourquoi cette candidature aujourd'hui ?

 

Mon intérêt de toujours pour l'Europe - ma passion même pour l'Europe ! - et les questions internationales, mon parcours militant, mon engagement aux côtés de Ségolène Royal et dans les débats de congrès pour la motion E m'ont conduite naturellement à cette candidature qui me permettra, si je suis élue, de participer avec enthousiasme à la réalisation de ce... désir d'avenir qu'incarne fortement l'Europe.

Pensez-vous que l'Europe est suffisamment perçue par nos concitoyens comme un enjeu politique ?

 

Je l'espère et m'emploierai à les en convaincre car l'Europe est définitivement politique. Beaucoup croient ou, pour certains, font semblant de croire, que les règlements européens, les directives européennes sont fabriqués par des fonctionnaires sans visage, dotés de pouvoirs exorbitants. Ce n'est évidemment pas la réalité. L'Europe n'est pas un espace supranational indifférencié, somme de contraintes imaginées par d'inclassables eurocrates, mais un véritable espace politique et toutes les institutions européennes reflètent des rapports de force politiques. Les députés européens sont des élus dont les pouvoirs, avec la co-désision sur la plupart des sujets, ne cessent de s'étendre; les ministres qui décident dans les conseils des ministres européens sont des représentants de leurs gouvernements et de leurs majorités politiques ; les commissaires européens sont désignés, chacun, par leur gouvernement : le commissaire français, Jacques Barrot, est un homme de droite.

 

Aujourd'hui, c'est la droite qui gouverne l'Europe et c'est la complaisance de cette droite à l'égard du capitalisme financier et de la dérégulation de l'économie qui est, en grande partie, responsable de la crise que nous subissons tous. C'est cette droite qu'il faut rendre minoritaire en Europe, le 7 juin.

 

Au-delà de l'enjeu européen, s'agit-il aussi pour vous d'un enjeu national ?

 

Oui, ce vote traduira également le rejet de la politique menée en France par le gouvernement de Nicolas Sarkozy : une concentration insolente des pouvoirs entre les mains d'un seul ; des choix économiques absurdes, incarnés par le « paquet fiscal » de 15 milliards d'euros, mélange de cadeaux aux plus riches et de financement d'heures supplémentaires à l'heure où le chômage croit vertigineusement, un « paquet fiscal » qui a vidé les caisses publiques et empêche un vrai plan de relance de l'économie.

 

Contre l'Europe de la droite, contre Nicolas Sarkozy qui en est un des chefs, il faut changer l'Europe, maintenant, et envoyer une majorité de gauche au parlement européen. Les 27 partis socialistes et sociaux-démocrates se sont mis d'accord sur un programme commun, le Manifesto, qui s'engage sur un véritable plan de relance à l'échelle européenne et des avancées sociales importantes.

 

2009 en Europe, le moment et le territoire : le moment de la crise de civilisation où nous sommes entrés, celui de l'impasse à laquelle aboutit le capitalisme, est aussi le juste moment pour inventer un nouveau modèle de développement au service de l'homme.et de la planète.

 

Et l'Europe est aussi le juste territoire pour confirmer les acquis de deux siècles de progrès démocratique fondé sur les droits de l'homme, un patrimoine culturel commun à tous les Européens.

Il s'agit d'un projet ambitieux, d'un projet de gauche, soucieux des besoins présents des peuples comme de la survie des générations futures. C'est le projet socialiste que je veux défendre pendant cette campagne puis, j'espère, mettre en œuvre à partir du 7 juin prochain.

 

 

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