Revue de presse

Publié le par Martine

 A Marseille, les nouveaux militants PS défendent le vote utile contre la droite


Les adhérents à 20 euros, ceux qui ont rallié le PS avant le 31 mai 2006, vont jouer un rôle décisif dans la désignation du candidat à la présidentielle. Dans les Bouches-du-Rhône, 2 800 nouveaux sont venus grossir les rangs de la fédération, qui comptait 7 000 cartes à l'automne 2005. Beaucoup motivent leur engagement par le refus de "revivre 2002".

Frédéric Verdier, ingénieur de 32 ans, se rappelle avoir, à l'époque, "fait le difficile et voté Chevènement". Depuis, il a adhéré au PS pour que ce parti "affirme mieux son programme" et il fera, le temps venu, un "vote de raison pour le candidat". Si c'était aujourd'hui, il choisirait Ségolène Royal.

Comme Nadine, 33 ans, membre du personnel universitaire à Aix, qui dit : "Je n'ai jamais milité et je suis entrée au PS pour soutenir la gauche et Ségolène Royal." Mère de famille sans grands moyens, elle souligne qu'elle aurait pu "aller plus à gauche que le PS", mais elle estime que le vote doit être "efficace avant tout : Ségolène représente le rassemblement de toute la gauche, du PS, du PCF et des petits partis. Cela me fait penser à la phrase de Juliette Gréco qui disait : "c'est beau de voir Mitterrand et Marchais ensemble"".

Tarek Dinkespiler, étudiant de 18 ans, pousse la logique du vote utile jusqu'au bout : il a adhéré "pour être sûr que le PS choisisse le candidat préféré des Français de gauche. Je veux absolument que Sarkozy soit battu".

 SE PLIER À LA DÉCISION DU PARTI

 Julie, 28 ans, enseignante à Marseille, tient un raisonnement analogue : "Je ne veux absolument plus voter pour la droite contre le FN, comme j'ai été obligé de le faire en 2002. Je veux donc que tout le parti se range derrière le meilleur candidat. Ce pourrait être "DSK", mais Ségolène Royal me plaît aussi beaucoup. Elle est jeune, c'est une femme, elle doit pouvoir mener de grandes réformes." Et ajoute : "J'ai parlé avec des amis d'extrême gauche et ils sont prêts, eux aussi, à voter pour elle."

Michèle le Enjalbert, 53 ans, ex- cadre juridique dans la chimie, est enthousiaste : "J'aime beaucoup Ségolène Royal parce qu'elle parle bien, mais surtout parce qu'elle a une façon de se tenir différente des autres. Je déteste le populisme et j'apprécie son coté "vieille France"." Quant à Arnaud Malauzat, clerc de notaire de 23 ans, fils d'un ancien élu, il estime que Mme Royal "représente une alternative crédible, une opposition ferme et définitive à Sarkozy".

Ces nouveaux venus ne sont pas tous des "royalistes" convaincus. Hélène Hallegate, enseignante en faculté de sciences, a adhéré dans le petit village d'Eguilles. Militante d'Attac, activiste du non au référendum européen en 2005, elle est venue "porter le non au sein du PS". Elle votera donc Laurent Fabius "parce que c'est le seul a avoir voté non". Elle se rangera derrière le candidat PS, même si c'est Ségolène Royal mais, dans ce cas, ne fera pas campagne "parce qu'elle a dit que Blair était très bien et parce que, sur la sécurité, ses propos me dérangent".

Sylvie Rigal, fonctionnaire territoriale de 43 ans, a rejoint le PS dans le bastion communiste de Port-de-Bouc "parce [je] n'ai pas envie que mes enfants soient de la génération Le Pen, celle qui devrait voter à droite pour éviter l'extrême droite". Pour le moment, son coeur et sa raison la poussent vers Dominique Strauss-Kahn. "Il fera les réformes profondes dont le pays a besoin et il a montré qu'il avait beaucoup d'idées." Mais elle se pliera à la décision du parti. I y a aussi des hésitants. David, 29 ans, technicien gaz à Marseille, est entré au PS "avec mes beaux parents pour qu'il n'y ait plus de choc comme celui du 21 avril 2002". Il avoue "une petite préférence pour Lionel Jospin et son charisme" mais attend pour choisir. Comme François Ruggieri, 70 ans, qui fut syndicaliste et communiste et a rallié le PS "à cause du traumatisme du 21 avril 2002". Il soutiendra le candidat choisi sans état d'âme, mais ne peut s'empêcher de dire : "Ségolène ça a fait tilt, c'était neuf..."

 Michel Samson 

 

Article paru dans l'édition du 13.09.06.
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